PDCI-RDA : Billon veut toujours en découdre Thiam
Petit à petit, Jean-Louis Billon tisse sa toile. Ce haut cadre du PDCI-RDA ne cache plus sa volonté d’être candidat à la présidentielle de 2025. Le samedi 3 août dernier, le député de Dabakala a été clair sur ses ambitions devant la communauté villageoise d’Akandjé, dans les environs de la commune de Bingerville. « J’ai une ambition pour la Côte d’Ivoire. Je compte la présenter à l’élection présidentielle de 2025 », a-t-il confié à son auditoire. Une déclaration qui met fin à toute forme de doute. Oui, on peut le dire, Jean-Louis Billon est candidat. Une annonce qui n’est pas faite pour plaire à certains militants de sa formation politique qui présentent de plus en plus leur actuel président comme leur candidat à la présidentielle de 2025. Car, ils risquent d’avoir en face d’eux, Jean-Louis Billon et son équipe.
Ces derniers sont déjà à la tâche. Sur les réseaux sociaux, ils sont très actifs. On voit d’ailleurs, l’ancien ministre du Commerce afficher une photo où il prend le départ d’une course. « Il est l’heure », affiche-t-il sur d’autres photos. Au PDCI, cela ne se cache plus. « Billon veut être candidat à la convention, c’est l’expression de la démocratie interne du parti », avait révélé Soumaïla Brédoumy, porte-parole du parti, le vendredi 19 juillet 2024 lors d’une conférence de presse à Abidjan Cocody. Contrairement à la présidence du PDCI, Jean-Louis Billon semble déterminé plus que jamais. « Je confirme ma détermination à maintenir ma candidature aux élections de 2025. Mon engagement envers vous et notre vision pour un avenir meilleur restent intacts. Je suis prêt à poursuivre cette mission avec votre soutien. Ensemble, construisons un avenir plus fort et plus inclusif pour notre communauté », avait-il annoncé avant sa rencontre avec les populations d’Akandjé.
Dans la bataille qui s'annonce contre l’actuel président du PDCI pour l’investiture dudit parti, Jean- Louis Billon a également les hostilités. En tout cas, si on s'en tient à des propos récents, en réponse à un internaute qui disait ne rien savoir de lui, il a profité de la question pour faire d'une pierre deux. À savoir se présenter et décocher des flèches en direction de l'ancien directeur général de Crédit Suisse, Tidjane Thiam." M. Koffi rassurez-vous, je suis un enfant du pays. Mes parents m’ont inscrit à l’internat du CMA2 à Abobo Gare en 6eme. Mes enfants ont été scolarisés ici, ma femme travaille ici, ma fille travaille ici et mes deux garçons finissent leur cycle supérieur en Amérique avant de rentrer", a-t-il d'entrée précisé. Il aurait pu s'arrêter là. Mais il ajoute : " (...) Croyez-moi, aucune préoccupation des Ivoiriens ne m’est étrangère. J’ai vécu tous les épisodes de la crise ivoirienne depuis 1995. Je me suis battu et je suis resté au pays défendre mes positions, mes opinions, mes entreprises et le monde économique".
Ces propos s'adressent-ils à son challenger direct qui a vécu hors du pays pendant plusieurs décennies au point d'être déconnecté des réalités ivoiriennes ? Qui a fui le pays et n'y'a plus remis le pays depuis le coup d'Etat de 1999? La réponse à toutes interrogations oriente clairement vers le destinataire des affirmations de l'industriel. Mais mieux, le député de Dabakala en affirmant : "Je me suis battu et je suis resté au pays défendre mes positions, mes opinions", laisse subrepticement entendre qu'il a consenti tous les "sacrifices" pour défendre son parti, le PDCI. Contrairement à l'actuel président qui, de l'avis de certains militants, en lieu et place d'une élection, s'est fait "introniser " à la tête du parti. L'industriel n'est pas à sa première tentative de briguer l'investiture du PDCI-RDA pour se porter candidat à la présidentielle. L'ex-ministre du Commerce s’était déjà manifesté quand Henri Konan Bédié était encore en vie et présidait aux destinées du parti avant de se rétracter. Lorsque la course à la présidence du PDCI -RDA a été ouverte pour choisir le successeur d'Henri Konan Bédié, il était parmi les prétendants. Mais il a renoncé en expliquant qu’il n’était pas éligible. Toutefois, il a exprimé sa volonté d’être candidat à l’investiture du parti pour la présidentielle de 2025 lors de sa prochaine convention. Cette fois, le patron du premier groupe agro-industriel du pays ira-t-il jusqu'au bout ? Wait and see.
Thiery Latt